vendredi 8 janvier 2016

"Bilan" du Voyage

Bonjour très chers lecteurs et lectrices !

Voici l'ultime article de notre belle Escapade. Et oui, le travail a repris cette semaine pour Vincent, tandis que Céline a déjà repris depuis bientôt trois semaines. Alors nous devons nous rendre à l'évidence : le voyage est maintenant bel et bien derrière nous...

Mais avant de refermer ce blog, nous tenions à vous dire MERCI, merci à vous tous qui nous avez suivis et avez lu nos articles, de près ou de loin, occasionnellement ou avec une plus grande assiduité. Vos petits mails et vos commentaires sympathiques nous ont à chaque fois réjouis. Cependant, la fonction "commentaire" du blog a fait des siennes, et rassurez-vous, vous êtes nombreux à ne jamais avoir réussi à laisser un petit mot en fin d'article.

Le principal but de ce blog était de partager cette belle aventure, nos rencontres, nos coups de cœur, nos émotions, nos réflexions, et notre bonheur. Nous savions qu'il serait impossible de tout vous raconter au retour, alors ce support était adéquat. Nous avons tâché de ne pas prendre trop de retard (deux semaines maximum !), alors si vous avez pu suivre ces mois de voyage au fur et à mesure avec nous, nous en sommes ravis ! Ce blog est aussi pour nous une version moderne du carnet de voyage, nous prévoyons d'ailleurs de l'imprimer, affaire à suivre...

Depuis que nous sommes de retour dans notre beau pays, la principale question piège à laquelle nous restons sans réponse est : qu'avez-vous préféré ? Et bien nous sommes toujours incapables d'y répondre tant les pays visités sont différents et nous ont marqués chacun à leur manière. Évidemment, des moments forts nous viennent spontanément à l'esprit, mais ils sont nombreux. Une chose est néanmoins certaine : nous n'avons absolument AUCUN regret. Un sans-faute donc ? Sans doute, oui, en tous cas pour nous !


Mais que reste-il d'un tel voyage ?
Il est encore trop tôt pour donner une réponse complète, mais il est certain que les souvenirs sont infinis. Des images magnifiques semblent gravées à jamais dans nos petites têtes. Mais bien au-delà, ce voyage ce sont des rencontres et des moments de partage fabuleux, mais aussi de profondes prises de conscience... Par exemple, nous le savions déjà mais nous ne pouvons que le réaffirmer : "nous", habitants des sociétés modernes et développées, sommes exagérément matérialistes. Au cours du voyage, notre garde robe et notre équipement minimalistes nous ont largement suffi. Il nous faudra désormais trouver le juste milieu... Nous nous laissons un peu de temps pour digérer cette expérience, puisque par définition le voyage appelle spontanément à la réflexion... L'envie de découvrir d'autres contrées est toujours présente, mais elle a peut-être évolué : au moment où nous écrivons ces lignes, nous pensons davantage à découvrir nos belles régions de France ou d'Europe. À suivre... Mais avant tout, avant de repartir, nous avons clairement envie de profiter de nos familles et de nos amis au cours de ces prochains mois !


Et alors le retour, n'est-ce pas trop difficile ?
Pour l'instant non. Nous n'avons absolument pas le moral dans les chaussettes, bien au contraire. Les retrouvailles avec familles et amis ces derniers temps ont été plus qu'agréables. Nous avons retrouvé étonnamment vite nos repères et nos habitudes, peu de choses ont changé significativement. Le retour au travail se fait plutôt bien, et se sentir utile n'est pas désagréable. Nous aurons peut être un contrecoup dans un mois ou deux lorsqu'une petite routine aura repris ses droits.

Par contre nous sommes souvent gênés par l'attitude du "Français" : pressé, froid, impatient, exigeant, peu flexible... Notre réputation internationale de bon Français râleur ne fait que se confirmer...
Une autre chose pourrait être difficile ces prochaines semaines : le changement de rythme dans notre couple. Avoir vécu 7,5 mois ensemble à moins de 20 mètres l'un de l'autre quasi 24h/24, c'est une vraie performance. Mais depuis notre retour, et surtout depuis le reprise du travail, nous n'avons plus que très peu de temps en commun. Le changement est radical, nous en avons conscience et nous sommes prévenus, nous y prendrons donc garde !

Et sinon, quelles sont les résolutions pour la suite ?
Nous ne cherchons pas à tout changer dans nos comportements, mais nous tentons désormais de prêter davantage attention à certaines choses. La planète montre des signes de faiblesse aux quatre coins du globe et, dans la mesure du possible, avec des petits efforts au quotidien, nous aimerions minimiser notre impact écologique. Nous en étions déjà conscients avant de partir, mais consommer bio et local au maximum est un de nos grands souhaits du retour. En fin de voyage, nous commencions à saturer de ne jamais vraiment connaître l'origine des aliments finissant dans notre assiette. A part ça, covoiturer un peu plus, vivre un peu plus simplement ou encore éviter de surconsommer font partie de nos objectifs du retour. 

Et sinon, l'élément moteur pour profiter de chaque jour sera sans doute de continuer à garder notre positive-attitude quoi qu'il arrive ! Savoir ouvrir ses yeux et son esprit en voyage est relativement facile, mais c'est finalement juste vital au quotidien pour ne pas se faire rattraper par une routine, et pour ne pas devenir le bon Français râleur ! ;-)

Maintenant nous sommes disponibles pour vous voir, pour discuter de tout ça de vive voix et pour continuer à faire vivre ce fabuleux voyage. Des séances photos sont possibles, mais il faudra choisir un thème pour une soirée sinon nous ne nous en sortirons pas ! Et nous sommes aussi curieux de savoir ce qu'il s'est passé chez vous ces derniers mois !

Pour clore cette belle parenthèse, nous vous invitons à réfléchir à ces quelques mots : avez-vous conscience de la chance que nous avons d'être nés dans un pays riche et libre ? Notre passeport français nous permet de traverser presque toutes les frontières sans encombre. Et sans même parler de voyage, nous avons le luxe de pouvoir lire une presse non censurée et libre, de pouvoir choisir de modeler nos vies au gré de nos envies... Cette liberté n'a pas de prix, savourez-la et profitez-en !

Merci encore à tous...

La bise, toujours plus à l'Est !

Céline & Vincent

samedi 26 décembre 2015

Budget, sac, préparation : on vous dit tout !

Coucou,

Cet article concerne l'organisation du voyage : notre budget, le contenu du sac et l'essentiel des choses à anticiper avant de partir. Si d'aventure des ailes de voyageurs devaient vous pousser...
Nous sommes partis grâce à nos propres économies, sans évidemment toucher de chômage ni aucune aide que ce soit. Céline a profité d'être entre deux contrats pour partir, et Vincent a bénéficié d'un congé sabbatique accordé par son entreprise. Vincent était certain de retrouver son emploi au retour, ce qui nous a permis de voyager sereinement.

Budget :
Pour notre quotidien de voyageur nous avions visé un budget moyen de 1000€/mois chacun, soit environ 33€/jour chacun. Voici le bilan de nos dépenses pays par pays. Les dépenses incluent la totalité des frais sur place : logements, repas, déplacements, activités, achats de souvenirs...

  • Japon : 10 jours, 55€/jour chacun
  • Nouvelle-Zélande : 35 jours, 38€/jour chacun (incluant le vol interne Nelson - Auckland)
  • Nouvelle-Calédonie : 27 jours, 37€/jour chacun (incluant les vols internes pour l'île des Pins, Ouvéa et Maré)
  • Australie (Sydney) : 1 journée, 41€ chacun
  • Colombie : 35 jours, 29€/jour chacun (incluant les vols internes Bogota - Carthagène ; Santa Marta - Medellin ; Pereira - Bogota)
  • Pérou : 32 jours, 24€/jour chacun
  • Bolivie : 24 jours, 31€/jour chacun
  • Chili : 43 jours, 30€/jour chacun
  • Argentine : 20 jours, 57€/jour chacun (dont le vol interne Ushuaia - Buenos Aires et pas mal de souvenirs)

Soit un total de 7876€ chacun sur 227 jours, soit une moyenne de 34,70€/jour chacun.

À cela il faut ajouter les billets d'avion "tour du monde" (tous les vols empruntés, hors vols internes déjà inclus plus haut) : 3035€ chacun.
Sans oublier l'assurance privée de 324€ chacun pour la durée du voyage.

Au final un total de 11235€ chacun.


Composition des sac :
Poids de nos sacs TOUT compris : 15kg chacun maximum (hors eau et alimentation)
1 grand sac chacun : 60L pour Vincent, 50L pour Céline
1 petit sac chacun : 20L environ

Matériel de camping : Tente 3 places MSR, 2 matelas légers et gonflables, 2 duvets -5°C confort, 1 réchaud à essence, 1 popote, 2 gobelets rétractables, 2 cuillères, 2 couvertures de survie, 2 draps sacs.

Vêtements chauds (chacun):1 doudoune, 1 veste goretex, 1 pantalon goretex, 1 paire de petits gants, 1 paire de moufles, 1 bonnet, 1 bœuf

Autres vêtements :
Vincent
5 T-shirts
5 paires de chaussettes
5 caleçons
1 veste softshell
2 pantalons
2 shorts
1 collant
1 short de bain

Céline
2 pantalons
1 short
4 débardeurs
2 tee shirt
2 hauts Mérinos manches longues
2 leggings
1 polaire sans manche
1 veste softshell
1 gilet
3 paires de chaussettes
8 culottes
2 soutiens gorges
1 maillot de bain

Divers :
2 paires de lunettes de plongée
2 tubas
1 opinel
2 frontales
Du fil et des aiguilles
2 briquets
8m de cordelette pour suspendre le linge
1 tuperware (indispensable !!!)
1 filtre à eau
1 serviette microfibre chacun
1 paire de Crocs chacun
1 paire de baskets chacun
1 paire de lunettes de soleil chacun
1 casquette chacun
1 Dazzer (anti-chien pour les coups de trouille de Vincent...)
1 banane ventrale chacun pour les papiers importants
Plusieurs sachets zip-lock pour protéger les papiers ou billets de l'eau
2 hameçons, du fil à pêche, et toute notre chance de débutant, mais sans résultats...

Matériel électronique :
1 Ipad mini, 1 smartphone, 1 multi prise triple (indispensable !), 2 batteries portatives, 1 Ipod pour la musique
1 appareil photo (bridge) avec 6 batteries
1 petit appareil photo d'en cas de problème avec le gros...

Pharmacie :
Référez-vous à votre pharmacienne préférée, mais sachez qu'elle avait fait ça bien! ;-)

Les loupés :
Si nous devions recommencer, nous modifierions quelques trucs :
- les chaussures : ne pas miser sur des baskets classiques (même de bonne marque) si vous prévoyez de marcher très régulièrement sur plusieurs mois, elles ne résisteront pas. Nous avons bousillés deux paires de baskets chacun... Préférez des chaussures basses plus rigides, type chaussures d'approche.
- les matelas : nous avons usé tout notre stock de rustines et surtout toute notre patience... Nous avions misé sur la légèreté haut de gamme (matelas gonflables), nous sommes très déçus d'avoir passé si vite des nuits à plat... Préférez du costaud, type auto-gonflant.
- le réchaud : le réchaud à essence est intéressant pour une utilisation plus fréquente que la notre. Il nécessite beaucoup de minutie et de maintenance, alors si c'était à refaire, nous prendrions un bruleur à gaz tout simple.
A part ça, RAS, nous étions vraiment au point !


Préparation :

Le plus difficile finalement dans l'organisation du voyage concerne tout ce qui est à laisser en France avant de partir : comptes en banque et CB pour le voyage, sécurité sociale, mutuelle, appartement, impôts, voiture, courrier...
Mais le pompon revient sans hésiter aux assurances. Céline aura usé d'une patience incroyable pour arriver à obtenir des informations fiables de la part des assureurs, quel bazar ! Il faut savoir qu'en séjournant hors Europe pendant plus de 6 mois, tout français perd l'intégralité de ses droits à la sécurité sociale. Et cette information nous avons vraiment eu du mal à l'obtenir. De là découle le reste, car du coup il nous a fallu souscrire à une assurance privée intervenant dès le premier euro dépensé (différent d'une mutuelle qui ne fait que compléter les remboursements), intervenant dans tous les pays visités, intervenant aussi bien en cas de maladie que d'accident, incluant la prise en charge des rapatriements sanitaires ou encore le début de la prise en charge médicale en France après rapatriement (le cas échéant)... Bref, nous n'épiloguerons pas plus, mais si vous voulez plus de détails contactez-nous directement, nous saurons peut être vous aiguiller dans les ténèbres du monde impitoyable des assurances...

Et sinon... Une attitude positive, une patience à toute épreuve, une ouverture d'esprit et une bonne dose de motivation sont sans doute les principaux ingrédients pour faire de grandes et belles choses. Nous vous souhaitons à tous de pouvoir vivre un rêve comme celui-ci un jour !

La bise organisée !

lundi 21 décembre 2015

Bilan de l'Argentine

Hola les amis  !

Nous sommes maintenant bien rentrés au bercail, mais nous ne vous laisserons pas sans le traditionnel  bilan de l'Argentine. Après trois belles semaines au pays du foot, de la viande et du tango voici ce qui nous aura marqués et ce que nous voulions partager.


L'Argentine est un pays immense, alors évidemment il faudrait au moins deux à trois mois pour sillonner chaque région plus en profondeur. Nous avons donc ciblé la Patagonie et la capitale du pays pour le temps restant. La Patagonie argentine est le prolongement logique de la partie chilienne : sauvage, hostile, immense, venteuse, froide, mais terriblement fascinante ! Mais après l'isolement au sud du Chili, nous avons traversé des zones clairement plus fréquentées et plus touristiques. 
El Chalten est un petit paradis de la randonnée au pied de sommets mythiques. Nous ne comptons plus les glaciers plus gigantesques les uns que les autres. Nous nous souviendrons longtemps du Perito Moreno, dans les environs d'El Calafate, qui nous aura tant fascinés. Il est apparu comme démesurément grand, mais en même temps, en l'observant, nous ne pouvons nous empêcher de penser au réchauffement climatique qui affaiblit tous les jours un peu plus ces immensités de glace finalement bien fragiles...
Et puis Ushuaia, tout un symbole pour terminer un long voyage puisque c'est le bout du monde. Enfin, plus exactement, c'est "presque" le bout du monde. Et oui, ne perdons pas de vue la réalité : la ville la plus au sud du continent américain est bien Puerto Williams au Chili, et l'extrémité sud de la Terre de Feu jusqu'au Cap Horn est bel et bien chilienne ! La région de la Terre de Feu est très différente du reste, en grande partie à cause de sa situation géographique et du climat associé : souvent froid, très venteux et pluvieux. Mais la météo, plutôt clémente et agréable, nous a finalement gâtés.

Enfin nous avons terminé par de bons moments au cœur de la capitale argentine, Buenos Aires. Une ville très agréable, où il a fait chaud (30-35°C) et où nous serions restés bien volontiers plus longtemps, même après tant de temps passé loin du monde citadin. C'est une ville avec de l'histoire, chose finalement rare dans les autres capitales d'Amérique du Sud. Grâce à ses petits quartiers très vivants et ses rues pavées, la capitale dégagerait presque une atmosphère européenne, voire parisienne par endroits. Les locaux ont d'ailleurs, en particulier ici à Buenos Aires, des traits européanisés, rien à voir avec les boliviennes aux traits andins très marqués.

Un élément du quotidien est incontournable en Argentine et mobilise toute d'attention de ces messieurs : le foot... Ce n'est pas une légende ! Partout, à longueur de journée, des écrans sont allumés et diffusent un match en direct ou en rediffusion. Championnats argentin et étrangers, tout est sujet à discussion et à prise de parti sur le ballon rond. Buenos Aires compte une vingtaine de clubs professionnels à elle seule, dont le légendaire club Boca Junior. Il n'est pas rare de voir les hommes regarder deux à trois matchs dans une soirée. Et une règle est indérogeable pour un Argentin : dans la vie on peut changer de travail, de voiture, de maison, de femme, de région... mais on ne change pas de maillot!

Un autre élément fort de l'identité argentine : le tango. Ambiance latino oblige, la musique est une composante importante du quotidien, un peu comme en Colombie. Mais le tango apporte une touche plus gracieuse et plus historique aussi. Nous avons surtout dévoré des yeux les couples dansant en pleine rue, donnant l'impression de voyager un siècle en arrière. Notre essai à l’œuvre aura été sympathique mais finalement peu concluant... Nous avons encore du pain sur la planche !

Concernant la langue, l'espagnol argentin est teinté d'une nuance certaine qui déstabilise tout nouvel arrivant. En effet, le double L se prononce "ch", et non plus "ll". Nous étions plutôt fiers de pouvoir suivre une conversation côté chilien ces derniers temps, mais il nous a fallu quelques jours en Argentine pour intégrer ce nouvel accent. Bref, nous avons bien rigoché avec ché gros cheveux archentin chur cha change !

Côté surnom, rien à se mettre sous la dent cette fois-ci.

Au menu des réjouissances gustatives, la viande truste évidement les toutes premières places. Les parillas (prononcez donc "paricha") sont vraiment de purs délices. Bœuf, boudin noir, porc, agneaux, saucisses et même poulet, tout est cuit sur une grille, au-dessus d'un tapis de braises. Rien n'est carbonisé, la viande est cuite parfaitement et fond dans la bouche. Succulent ! Par contre si on doit convertir ces kilos de barbaque en kilos de CO2, les Argentins sont vraiment des mauvais élèves en ce qui concerne l'avenir de la planète... Quand on pense aux glaciers si fragiles du sud du pays, quel paradoxe... Mais les préoccupations écologiques ne sont pas encore prioritaires ici non plus...

Enfin la monnaie et toutes les magouilles associées sont vraiment uniques au monde. L'économie argentine est en chute libre avec une inflation de 30 à 40% par an, et une monnaie qui se dévalue à vue d’œil. Une politique très protectionniste empêche toute importation de l'étranger à moins de payer des taxes exubérantes pour dédouaner les produits importés. Le dollar américain ou l'euro sont deux devises très convoitées avec lesquelles nous avons pu changer à un taux beaucoup plus avantageux que le taux officiel : 1$US pour 14Ag (peso argentin) en moyenne dans la rue, contre 9Ag officiellement... Ce qui nous aura permis de limiter les dépenses. L'Argentine est un pays cher, sensiblement équivalent à la France, c'est en tous cas le plus cher que nous avons traversé en Amérique du Sud.

Enfin ces quelques jours avec notre Sabinita légendaire auront égayé encore un peu plus notre quotidien de voyageur. Ce fut une visite très agréable que nous avons beaucoup appréciée !

La bise argentine !

mardi 15 décembre 2015

Buenos Aires, pour finir en beauté

Hola Amigos !

La fin de notre Escapade approche à grands pas maintenant. Nous choisissons de terminer notre voyage à Buenos Aires, la capitale argentine qui a la réputation d'être particulièrement vivante et animée. Après de longues semaines à des années-lumière du monde citadin, saurons-nous nous réadapter facilement ? En tous cas ce sera au moins une première transition à la foule avant le retour en France.


Le premier changement radical en arrivant est la température : 30°C minimum en journée ! Il fait clairement chaud, et même en soirée il fait franchement bon ! Et ça, on s'y fait super bien !
La ville de Buenos Aires est particulièrement animée les week-ends nous dit-on. Manque de chance, nous arrivons le dimanche soir tard et nous repartons le vendredi après-midi. Tout faux ?! Non, bien évidemment, car cette semaine n'a rien d'ordinaire, nous allons être surpris chaque jour...



Mardi est férié, c'est le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception et lundi, la plupart des Argentins font le pont. Beaucoup de boutiques sont donc fermées, les locaux sont en week-end prolongé, c'est l'occasion pour nous de découvrir les quartiers de la ville avec un peu moins d'effervescence. La capitale argentine a des airs de Paris dans les quartiers comme San Telmo et Palermo avec ses marchés couverts, ses petites boutiques, ses rues pavées, ses grandes bâtisses, ses vieux bâtiments, ses petits restaurants et bars. L'ambiance est très agréable, nous déambulons tranquillement dans les parcs ou encore sur les quais du port de plaisance à deux pas du centre. Nous visitons aussi des quartiers plus modernes, les buildings flambant neufs contrastent avec les vieux bâtiments de quartiers souvent plus charmants.


    Marché couvert de San Telmo

    Marché couvert de San Telmo



  

   Plaza de Mayo






   Parc botanique 



   Quartier Palermo

    Retrouvailles avec Tamara, une amie de Vincent

   Ne pas se fier aux apparences, meilleure parilla de Buenos Aires !

    Avenida 9 de Julio et son obélisque 


Nous faisons un saut dans le quartier de la Boca, le fief d'un des clubs de foot les plus populaires du pays : Boca Junior. Ce club a vu grandir les plus grands noms du football argentin. Le quartier a très mauvaise réputation, seule la visite de la rue Caminito est "autorisée" pour touristes, le reste étant particulièrement dangereux. Nous ne chatouillerons donc pas plus loin. Caminito est particulièrement colorée, chaque mur, chaque fenêtre, chaque porte est peinte d'une couleur vive différente. L'ambiance est agréable, qui valait le coup d’œil.










Nous prenons le temps dans les autres quartiers, des danseurs de tango font des démonstrations ici et là, reflet de la culture Argentine. 







À propos, le tango... Ahlalala que c'est élégant et classe ! Notre passage en Argentine ne pouvait pas s'achever sans s'y essayer. Nous prenons alors une soirée de cours, tous niveaux. C'est alors l'occasion de bien rigoler, et surtout de se rendre compte du travail nécessaire pour en arriver à quelque chose de digne de ce nom. En 3h de cours, nous ne maîtrisons à peu près que le pas de base... C'est à peu près comme en ski lorsque l'on prend le téléski pour la première fois... Quoiqu'il en soit nous avons adoré cette ambiance de soirée argentine au milieu des locaux de tout âge ! C'est sûr, nous aurions réitéré l'expérience plusieurs fois si nous étions restés à Buenos Aires plus longtemps.


   Voilà si vous savez faire ça, vous savez tout faire ! Ou presque...

Notre dernier jour dans la ville aura une saveur particulière. Nous avons le cœur partagé entre l'excitation de rentrer pour retrouver nos proches et la nostalgie de terminer cette belle Escapade avec un grand E !
Mais nous n'aurons pas trop le temps de réaliser car malgré nous, nous nous retrouvons au plein cœur de l'actualité argentine, à vibrer avec des milliers d'Argentins. Alors que nous marchons tranquillement vers le centre ville pour quelques achats, nous voilà pris dans une véritable marée humaine qui afflue des grands boulevards de la capitale vers la Plaza de Mayo. Des drapeaux argentins, du bleu et du blanc partout, des pétards, de la musique, des banderoles, des hélicoptères en stationnaire au-dessus de nous... Ah mais oui, nous y sommes, aujourd'hui c'est l'investiture du nouveau Président de la République !



Nous voilà donc en plein milieu du dispositif, le cortège présidentiel vient de passer, le président va prêter serment avant de sortir sur le balcon du palais présidentiel pour saluer la foule sur la place. Nous ne pouvons pas vivre tous les jours un événement de la sorte alors nous suivons le mouvement et nous atterrissons juste devant le palais présidentiel, aux premières loges à attendre la venue de Mauricio Macri avec les plus fervents afficionados. Macri est de l'opposition au gouvernement sortant, alors forcément, ce moment est très attendu car il représente un espoir immense de changement pour l'avenir de l'Argentine. Nous suivons le protocole de passation de pouvoir sur les écrans géants, les présidents des autres pays d'Amérique du Sud sont également présents. La foule s'impatiente, chante et scande "Mauricio al balcon !", soit un "Maurice sur le balcon !". Après avoir endossé l'écharpe présidentielle, le voilà qui sort avec sa femme devant la foule en délire ! C'est un moment de bonheur que tous ceux qui sont là semblent manifester d'une seule voix. Après un bref discours plein d'enthousiasme et de promesses pour tous, sa musique de campagne retentit et la foule lui réclame quelques pas de danse. Il décline l'invitation au début, puis se risque à quelques mouvements, et puis c'est parti, il se lâche et danse durant toute la chanson sur le balcon devant la foule tout sourire ! Nous hallucinons et sommes ravis d'assister au spectacle ! Moment fort et plein de spontanéité ! Après avoir remercié la foule, il s'en retourne dans le palais, les Argentins rebroussent chemin dans le calme, heureux d'avoir vécu ce grand moment ! Nous ne sommes pas prêts d'oublier cette investiture! 











S'ensuit une dernière parilla le soir, et un verre à profiter de cette bonne ambiance latino. Nous pourrions rester encore longtemps à Buenos Aires avant d'en avoir fait le tour. En tous cas, nous nous sommes très bien réadaptés à la vie citadine, et nous reviendrions ici avec grand plaisir !



Mais voilà, cette fois c'est terminé, le temps passe définitivement trop vite, et le calendrier est inflexible, alors le lendemain... c'est le retour. Il y a des tas de bonnes choses en perspective, alors nous gardons notre sourire ! 






La bise del fin !

PS : le traditionnel bilan de l'Argentine devrait suivre tout bientôt, ne décrochez donc pas tout de suite !



lundi 14 décembre 2015

Ushuaia, ultime étape australe...

Hola les nordistes !

Eh oui vu d'ici, vous ne pouvez qu'être plus au nord que nous, même les néo-zélandais, si si si... la boutade était donc facile ! Nous voici arrivés à Ushuaia, destination finale de notre périple "cap au sud" de ces derniers mois. Les tropiques et la côte caraïbe sont maintenant vraiment loin, puisque nous sommes ici au 54e parallèle sud. Ces latitudes australes ont fait pâlir plus d'un marin à en entendre le jargon de ces contrées australes : les "quarantièmes rugissants", les "cinquantièmes hurlants"... Nous nous attendons donc à avoir un vent à déplumer un condor par ici !



Pour atteindre Ushuaia, nous voyageons 13h en bus depuis Puerto Natales, dernier long trajet par voie terrestre de ce périple. Nous quittons donc le Chili pour retrouver l'Argentine pour quelques jours. Des plaines de pampa s'étendent à perte de vue, le vent semble intenable, secouant violemment le bus plus d'une fois. Les arbres ne poussent pas dans les environs, sans doute décapités après avoir dépassé la taille d'un brin d'herbe ! Quasiment aucune habitation n'est visible sur tout le trajet, ces centaines de kilomètres parcourus paraissent encore très sauvages. Nous devons ensuite traverser en bac le fameux détroit de Magellan. Ce détroit est l'unique route maritime permettant de relier le Pacifique à l'Atlantique en évitant le redouté Cap Horn. De gros porte-containers naviguent au loin... Le bus est chargé sur le bac et quelques dauphins noirs et blancs nous accompagnent le temps de la traversée. Le vent, toujours bien présent, ne permet pas de sortir une oreille à l'extérieur sans se faire rincer intégralement... 




    Traversée du détroit de Magellan

Nous atteignons finalement la ville mythique dans le vent et sous quelques flocons de neige. Bienvenue ! Ouhlala que ça caille... Au final, le temps sera très variable au cours de notre séjour de quelques jours : de la neige au soleil intense et chaud, avec ou sans vent, la météo change particulièrement vite.
Ushuaia est au bord du canal de Beagle, un étroit passage de mer qui rentre dans les terres. De l'autre côté du canal, au sud, les terres appartiennent au Chili jusqu'au fameux Cap Horn. La ville de Puerto Williams a élu domicile côté chilien et il s'agit de la ville la plus australe au monde. Et oui, finalement, ce n'est pas Ushuaia contrairement à ce que nous vous racontions plus haut. La Terre de Feu (Tierra del fuego), archipel à l'extrême sud du continent sud américain a longtemps été source de batailles entre Chiliens, Argentins et même Anglais pour les îles Falklands (Malouines), ce qui vaut aujourd'hui un découpage surprenant des frontières.

La ville d'Ushuaia, très touristique et plutôt onéreuse, n'a rien d'exceptionnel en soi, et manque globalement de charme. Mais elle représente tout un symbole et le cadre ainsi que les alentours sont bien agréables. 





Une petite balade sur les hauteurs de la ville nous permet de prendre un peu de recul sur les environs. Le canal est joli, les montagnes autour perdent leur manteau hivernal petit à petit.


    Vue sur le canal de Beagle

Nous profitons d'une accalmie venteuse pour aller naviguer une journée sur le canal de Beagle. Une "accalmie", le mot est vite dit parce que nous avons quand même du mal à rester stables sur nos deux pieds sur le pont. La sortie consiste surtout à aller observer quelques espèces animales propres à ces régions maritimes australes.


   Il y a juste un petit peu de vent...

Une colonie de lions de mer a élu domicile sur un rocher au milieu du canal, juste avant le phare le plus austral au monde. Ils sont nombreux, plus ou moins grands et gros et se font sécher hors de l'eau, au soleil. Sieste générale à l'exception des petits qui tentent de "marcher-rouler" sur le rocher. Ça n'a pas l'air facile... Des cormorans, par dizaines voir centaines ont également choisi leur "caillou" et semblent profiter tranquillement de l'air marin.

















Des albatros suivent le bateau, et malgré le vent, volent au dessus de l'eau avec une vitesse et une précision diabolique. Ces oiseaux, si coutumiers du grand large et du grand sud, sont impressionnants. Nous avons eu de la chance de les voir nous dit-on... Nous sommes impressionnés et ravis de les rencontrer !


   Passage devant la ville de Puerto Williams

    Albatros

   Albatros


Enfin le clou du spectacle revient à une colonie de manchots sur l'île Martillo. Des dizaines de manchots de Magellan résident sur ce petit morceau de terre. Avec leur tenue noire et blanche, ils ont des allures de chefs d'orchestre vêtus d'une longue redingote ! Superbes et toujours aussi rigolos !
Et nous avons la surprise de voir un manchot roi, très proche du manchot empereur, qui semble s'être perdu sur cette petite plage. Il est beaucoup plus grand que les autres, somptueux avec sa tête noire, ses dégradés d'orange et ses traits fins. Quelle élégance !







   Manchot roi






Ces paysages et cette ambiance de grand sud sont fascinants. Le port décrit particulièrement bien à lui tout seul cet isolement. De gros bateaux ravitaillent ce petit bout de terre isolée, les containers s'entassent. Chaque jour, un bateau de croisière différent débarque et déverse son flot de visiteurs de retour ou en partance pour l'Antarctique. Enfin quelques voiliers mouillent dans la baie, après une longue traversée du Pacifique ou de l'Atlantique. C'est alors l'occasion de faire un grand ménage et un peu de maintenance, avant de repartir. Certain partent également pour l'Antarctique... Vincent reste rêveur, regarde ces embarcations avec intérêt, et embarquerait bien volontiers en tant que mousse à bord si l'occasion se présentait ! Mais ce sera pour une autre fois, laissons ce projet encore à l'état de rêve...









Nous profitons d'une autre belle journée dans le parc national de la Terre de Feu sous un grand soleil. La balade est bien agréable : des lacs, des bras de mer ici et là, au milieu de la forêt, dans lesquels tombent les dernières montagnes de la cordillère. La cordillère de Darwin se dresse au loin, elle semble terriblement hostile... Ambiance de bout du monde, c'est d'ailleurs ici que se termine la route numéro 3 ! Un panneau "Alaska 17 848 km" en dit long !





   Et une petite baignade pour Sabine ! Quel courage !






   Fleurs de calafate

   Barrage de castors





   Cordillère de Darwin

Une dernière curiosité d'Ushuaia en ce moment est la durée du jour. La nuit tombe après 23h, et le jour pointe le bout de son nez avant 4h... Nous y prendrions presque goût, mais le retour en France dans une semaine risque de nous faire tout drôle... Sabine nous quitte ici, nous la retrouverons dans quelques jours en Haute-Savoie !








   En route pour Buenos Aires !

La bise, au sud du sud !